Groupe 5

Hypothèse

Sujet prospectif

En tant que groupe, nous nous interrogeons sur l’écart parfois existant entre la réalité d’une collectivité et la réponse que pourrait apporter le Cerema en faveur de la TE et la résilience en particulier au moment de l’émergence du projet.
La posture de médiateur du Cerema et d’aide à la définition du besoin semble la plus légitime et à haute valeur ajoutée pour répondre aux attentes (implicites et explicites) d’un territoire.
Pour le CEREMA il s’agit de :

contribuer par le partage le plus collégial et diversifié du besoin à apporter une réponse partagée au territoire

favoriser le décloisonnement de logiques en silo par l’enrichissement mutuel et un vocabulaire commun

compléter les postures “d’experts” techniques par des postures de facilitateurs-médiateurs

L’étape de la définition / re-questionnement du besoin, est un point névralgique de la construction d’un projet, d’une politique publique et d’association des acteurs.
Elle permet de calibrer au mieux la commande et la proposition d’ingénierie.

Ce qui existe déjà au CEREMA
+ Cerema accompagnateur des territoires dans l’émergence de projets (CRTE, PVD, autre…)
+ Cerema animateur d’ateliers d’intelligence collective

À développer
+ systématiser une méthode et une posture de redéfinition du besoin dans le cadre d’une prise de commande
+ une culture “généraliste” capable d’écouter, recueillir et problématiser des points de vue.
+ enrichir la posture d’écoute client avec celle d’intelligence collective

Enseignements du territoire

Ce groupe a exploré le territoire de la
Communauté Urbaine de Dunkerque.

La transition écologique peut se matérialiser par une approche par actions plutôt que guidée par une stratégie clairement formalisée, telle que l’on peut traditionnellement la concevoir et l’accompagner. Pour autant les collectivités partagent la nécessité de mieux appréhender les besoins locaux.
La transition écologique se décline selon des logiques multi-échelles qui dépassent les seuls territoires intercommunaux (envergure nationale/internationale) qu’il faut mettre en lumière.
Les différents acteurs font face à des injonctions contradictoires (ZAN, Urbanisme favorable à la santé et pratiques professionnelles) qui les questionnent sur la façon d’aller dans le bon sens dans la TE et le besoin de disposer d’une médiation-expertise-éclairage du Cerema.
Une mise en œuvre assumée de l’écologie non punitive dans une “logique éco-gagnant” qui montre l’attention à apporter à des questions de justice sociale, à la nécessité de trouver des réponses de court terme pour accompagner des changements de pratiques.
Un droit à l’erreur reconnu pour inciter à l’expérimentation, quitte à revoir les projets, les abandonner.
Un défi lié à la sensibilisation de l’ensemble de la population d’un territoire, d’embarquer tout le monde.
Une question de continuité des politiques publiques dans un contexte en mouvement.
Une difficulté à mobiliser des moyens (convaincre de la nécessité d’en avoir ) sur les fonctions supports au service de la TE (SIG, achat, accueil).

Scénario


Méthode de construction de coopérations en faveur de la transition écologique

Martin commence sa journée de travail et a un rendez-vous avec la collectivité x qui le sollicite pour une expertise préalable à la rénovation de son éclairage public dans un contexte d’économies budgétaires.
Il a connaissance de l’arbre des transitions qui peut lui donner un cadre de référence pour ce premier rendez-vous et l’aider à mettre en perspective le sujet avec la collectivité. L’idée première est de “prendre le territoire là où il en est” et de mieux cerner son besoin d’accompagnement.
L’arbre des transitions permet à chacun, quelque soit le sujet ou le domaine, d’offrir une base d’échanges simples lui permettant de se situer par rapport à un état de transition du territoire et des phases de développement du projet de transition écologique, notamment :

de partager et donner à voir les fondements du territoire, ses racines, ses parties prenantes, en mobilisant des méthodes de travail collaboratives dès cette phase amont.

Comment les acteurs parlent-ils de leur territoire, révèlent-ils des événements ou éléments fédérateurs ?

de partager et de donner à voir les valeurs communes, d’enrichir le projet en le replaçant dans une vision plus systémique, de renouveler l’écosystème d’acteurs.

Comment se dessine l’imbrication des échelles et des acteurs ? Quelles sont les parties prenantes à embarquer demain ? Quelles thématiques ces acteurs vont-ils nourrir et quelles sont celles qui manquent ?

de partager et de donner à voir les initiatives et les projets pour les mettre en cohérence, révéler les synergies potentielles, mettre en réseau certains acteurs et évaluer leurs impacts.

Comment les projets se relient-ils entre eux ? Grâce à quoi ou à qui ?

Cette revue du territoire partagée permet de mieux connaître l’état de maturité du projet dans une vision d’ensemble, les manques ou les sujets à creuser. L’arbre s’adapte à l’état d’avancement du projet de la collectivité et dépasse la logique de silos.
Martin adopte ici une posture nouvelle de médiation et de facilitation.


Mode de fonctionnement

Mode de fonctionnement à l’année pressentie

La nouvelle méthode d’accompagnement du territoire est testée depuis 6 mois et permet de sortir de nos processus traditionnels de travail (diagnostic, stratégie, plan d’action). L’arbre des transitions renouvelle notre façon d’accompagner les démarches de transition de manière plus écosystémique, souple, itérative, favorable à la création de liens. L’outil permet ainsi de mieux comprendre et cerner les besoins des territoires et de faciliter les coopérations entre acteurs territoriaux au service du projet de transition écologique.
Cette nouvelle méthode se traduit par une posture d’écoute, d’humilité et nécessité une appétence pour les techniques d’intelligence collective et de design thinking.
Dans leur rapport aux territoires les agents présentent des approches plus intégrées mobilisant des compétences et références dans différents domaines. Le territoire, de son côté, connaît mieux le Cerema et ses possibilités d’accompagnement, tant en termes contractuels que de compétences mobilisables, établissement qu’il connaissait peu ou sur des angles techniques particuliers.

L’utilisation de l’arbre des transitions et des coopérations permet de travailler sur chaque parcours de transition quel que soit leur état d’avancement, leur niveau de sensibilisation et d’ambitions.
Il offre un cadre de questionnement, souple et adaptable (support pour atelier, guide d’entretien ou simple moyen mnémotechnique…) afin de déterminer des méthodologies, outils, postures adéquats d’accompagnement et de coopération selon le projet : le projet relève-t-il plus d’une action (“branches”), d’une ambition (“tronc”), d’un état des lieux (“racines”)… ? L’échange nourrit potentiellement tout ou partie de l’arbre.
Disponible sur la plateforme expertises territoires, l’arbre participe à la valorisation des projets, leurs mises en réseau avec d’autres initiatives déployées en Dtec et Dter. Il est désormais mobilisé sur de nouveaux territoires et dans de nouvelles communautés.
Instrument d’expertise intégrée, la grille de questionnements symbolisée par l’arbre favorise une vision des projets, même les plus techniques, dans un contexte et des enjeux plus globaux d’aménagement et de résilience du territoire.

Vous voulez en savoir davantage
sur la démarche ? Vous avez des idées de collaborations ?

Ces hypothèses ont été confrontées à des territoires durant des temps d’enquête et d’immersion.